La fille de Cary Grant suit les pas de son père… et elle est la parfaite image de son célèbre père

Bien que Cary Grant se soit marié cinq fois dans sa vie il n’a eu qu’un seul enfant, Jennifer, avec Dyan Cannon. La légende hollywoodienne semblait être très féru de sa fille, l’enfance de la jeune Grant donnant l’impression d’être bien plus heureuse que celle de son père. Et toutes ces années plus tard, Jennifer a grandi en ressemblant de plus en plus à son célèbre père. En fait, la ressemblance est réellement étrange.

Grant lui-même a connu des périodes difficiles lors de son ascension au statut de star du grand écran. Il vient au monde en 1904 sous le nom d’Archibald Leach, un nom bien moins glamour que celui sous lequel il deviendra célèbre. Et malheureusement, son père Elias, était un coureur de jupons.

Alors qu’il n’était encore qu’adolescent, Grand apprend que sa mère, Elsie, s’était enfuie du foyer pour aller vivre « sur la côte ». Personne ne pouvait expliquer au jeune garçon pourquoi Elsie l’avait abandonné ni ne révéler si elle reviendrait un jour. Grant fut aussi dévasté lorsqu’il apprit plus tard que sa mère était décédée bien que la vérité fût différente.

Elsie avait en fait été internée à l’hôpital psychiatrique Bristol Lunatic Asylum par Elias, qui prétendait que sa femme souffrait de folie. Et ce n’est qu’à l’âge de 30 ans que Grant, alors acteur, apprit que sa mère était toujours en vie. Lorsque la star se rend à l’hôpital psychiatrique pour voir sa mère, elle le reconnaît à peine.

À ce moment-là Elias était mort et le maintenant célèbre Grant fait sortir Elsie de l’institut et s’occupe d’elle lui-même. Mais bien que l’acteur ait ensuite acheté une maison à sa mère et la visitait souvent, le mal avait été fait. Et malgré sa célébrité et sa fortune, Grant fut toujours hanté par ce qui était arrivé à Elsie.

Par ailleurs, il est suggéré que l’enfance pénible de la star pourrait plus ou moins expliquer pourquoi il passait aussi rapidement d’une femme à l’autre. La première épouse de l’icône était une artiste nommée Virginia Cherrill, mais leur mariage dura à peine une année et le divorce qui suivit ne fut pas amical.

Après cet épisode, en 1942 Grand épouse l’héritière Barbara Hutton, dont la famille contrôlait la fortune Woolworth. Ils avaient beaucoup en commun. Par exemple, les deux étaient divorcés et avaient perdu, ou pensé perdre, leurs mères très jeunes. Les parents de Hutton étaient décédés lorsqu’elle n’avait que cinq ans et elle avait donc été élevée par sa gouvernante.

Et il semble que les médias se pâmaient devant ce mariage. À l’époque, le magazine Modern Screen déclarait « Barbara et Cary pensaient avoir trouvé le véritable amour, mais ils souhaitent en être certains. Alors ils ont donné du temps à leur histoire, l’ont laissée mûrir de nombreux mois [et] l’ont tempérée par des querelles. Chaque jour passé ensemble devenait plus précieux, chaque moment plus magique. »

Mais cette relation ne fonctionna pas et ne dura pas très longtemps. Le couple se sépara officiellement à deux reprises pour finalement divorcer en août 1945 ; « cruauté mentale » fut la raison donnée. Malgré cela, Grant et Hutton semblaient rester amis et s’appréciaient toujours l’un l’autre après le divorce.

Grant épouse ensuite sa troisième épouse, Betsy Drake, en 1949 alors que sa carrière commence à ralentir un peu. Et pendant sa relation avec Drake, Grant reprend du galon à Hollywood et tourne certains de ses films les plus célèbres dont les classiques La Main au collet et La Mort aux trousses.

Mais en 1962 tout est terminé. En effet, Drake déclare dans les documents de divorce que Grant « s’endort souvent après le dîner et préfère la télévision à la conversation avec [elle]. » Grant tombe ensuite rapidement dans les bras de Dyan Cannon, 34 ans plus jeune que lui.

Cannon et Grant se marient rapidement en 1965 et Jennifer nait un an plus tard. L’acteur abandonne même sa carrière pour se consacrer à son rôle de père. Mais le mariage, comme beaucoup d’autres mariages de Grant, ne dure pas très longtemps. Le couple se sépare n 1968 et chacun se trouve en position de co-parent.

En 1973, Grant parle au The New York Times Encyclopedia of Film sur la manière d’élever son enfant suite au divorce. Il déclare « Jennifer et moi sommes au même niveau. Elle trouve difficile de me quitter et elle trouve aussi difficile de quitter sa mère. Tout tribunal capable de gérer cette situation doit avoir la sagesse de Solomon. »

Grant continue : « La mère [de Jennifer] et moi faisons de notre mieux pour gérer les choses et je pense que l’amour que nous portons à Jennifer sera reflété. La presse en rajoute sur ces questions en utilisant des mots tels que « se bagarrer » et « se battre ». Personne ne se bat ; c’est juste que lorsque vous n’êtes pas d’accord sur quelque chose que vous ne parvenez pas à résoudre, vous devez vous adresser à l’homme qui arbitre : le juge. »

Grant semblait aussi exprimer des regrets à ne pas avoir eu plus d’enfants. Il a montré une photo de Jennifer à l’âge de sept ans avant de dire « Si j’avais su alors ce que je sais aujourd’hui… j’aurais eu cent enfants et j’aurais construit un ranch pour qu’ils y vivent. »

Mais bien que Grant n’ait jamais pu réaliser son souhait, il semble avoir été un bon père avant son décès en 1986. Dans une nécrologie de l’époque sur la star, The New York Times déclarait « Au cours de ses dernières années, [Grant] tirait une grande joie de sa relation avec son seul enfant, sa fille Jennifer, sont la mère était sa quatrième épouse, l’actrice Dyan Cannon. »

Grant laissa aussi beaucoup d’argent à sa fille. Son testament spécifiait que la majorité de sa fortune serait partagée entre sa veuve, Barbara Harris et Jennifer, alors âgée de 20 ans. Jennifer recevrait accès à la moitié de son héritage à l’âge de 30 ans, annonça l’avocat de Grant à l’époque, et le reste cinq ans plus tard.

Les biens de Grant furent distribués de la même manière entre de nombreuses personnes, y compris Jennifer. Mais il n’y eut pas de cérémonie d’obsèques ni d’enterrement pour l’acteur car il n’en souhaitait pas. Bien que son corps ait été incinéré et ses centres auraient été dispersées dans les collines de Californie, l’exacte vérité est une chose connue uniquement de sa famille proche.

Néanmoins, deux années après le décès de Grant, Cannon raconte au magazine Redbook quel père était son ex-époux. Bien que le divorce se soit mal passé, elle déclarait n’avoir jamais souhaité une rupture entre Jennifer et Grant. Cannon confie même avoir un jour dit à sa fille « Chérie, c’est ok d’aimer ton papa. »

Jennifer n’avait que deux ans lors de la séparation entre Cannon et Grant, l’actrice ayant reçu la garde de l’enfant. Grant, en revanche, avait un droit de visite un weekend sur deux et un mois entier par an. Mais Cannon souhaitait ajouter « Cary a vu Jennifer beaucoup, beaucoup plus de fois et elle n’a jamais, jamais été utilisée comme un « ballon » entre nous. »

La star se souvient : « Cary me laissait prendre toutes les décisions. Lorsque Jennifer était petite, j’envoyais la nounou avec elle à chaque fois qu’elle rendait visite à Cary pour qu’elle soit bien soignée. Une fois plus grande, lorsqu’elle souhaitait sortir pendant qu’elle était chez lui, il disait « Appelle ta mère et demande à quelle heure tu dois rentrer. »

Cannon continue : « J’aurais aimé que Cary participe plus au processus d’éducation mais je crois qu’il ne savait pas comment faire… je crois qu’il pensait faire ce qu’il convenait de faire. C’est difficile de savoir ce qu’il se passait dans sa tête. J’avais donc toute l’autorité. Je ne me suis jamais sentie submergée par Jennifer, bien que je n’aimais pas être toujours la personne d’autorité. Mais elle a bien tourné alors j’ai dû faire les choses correctement. »

À l’heure de l’entretien, Jennifer avait 22 ans et sa mère déclarait à Redbook qu’elle venait juste d’obtenir son diplôme de Stanford University. Cannon ajoute : « Les choses dont [Jennifer] me parle sont confidentielles mais pour l’instant elle travaille sur une émission spéciale de télévision sur son père. »

Lorsque le journaliste lui demande si Jennifer s’était déjà sentie gênée par le fait d’être la fille de Grant, Cannon répond : « Vous savez quoi ? Mon enfant est vraiment équilibrée. Elle a été élevée avec des valeurs morales. Elle a un papa qu’elle aime beaucoup, une maman qu’elle aime beaucoup et une bonne vision d’elle-même. Alors je ne pense pas que cela la perturbe. Elle a les pieds bien sur terre. »

En tous cas, Jennifer est devenue actrice comme son père. Au début des années 90 elle décroche un rôle dans Beverly Hills, et jusqu’en 2015 s’est construit une carrière à l’écran. Vous pouvez l’avoir aperçue dans l’épisode de Friends « Celui qui devient papa : Partie 1 » par exemple ou dans une apparition dans « Les Experts »

Et il semble que Jennifer ait hérité de beaucoup des gènes de son père. Pendant ses heures de gloire, Grant était largement considéré comme un bel homme, ses premiers films reposant énormément sur son sex appeal. Puis, en prenant de l’âge il était perçu comme vieillissant avec grâce ; tout comme sa fille.

Il faut toutefois noter que Jennifer est aussi devenue parent. En août 2008 elle donne naissance à un petit garçon nommé en l’honneur de feu son grand-père. Jennifer déclare au magazine People à l’époque : « Cary Benjamin dort tranquillement sur mon ventre, nous formons un lien et nous récupérons. Il est extraordinaire. »

Jennifer a depuis révélé beaucoup plus sur le célèbre membre de sa famille. En 2011 elle écrit son livre : Good Stuff: A Reminiscence of My Father, Cary Grant, « Pour moi, [mon père] était comme une peinture merveilleuse. Tous les historiens de l’art espèrent trouver les motifs et le plan, etc. Je préfère connaître, comme je l’explore, son essence. Je crois qu’au cœur d’une personne se trouve une passion. Au cours des 20 dernières années de sa vie, il a reçu le privilège extraordinaire de vivre une passion entière et essentielle. »

Jennifer explique aussi que le décès de son père l’a poussée à devenir actrice. Elle avait initialement prévu de commencer à travailler dans un cabinet d’avocats de San Francisco avant de continuer ses études dans le même domaine, mais cela n’eut pas lieu. Jennifer révèle : « Lorsque papa est mort, j’ai changé de vitesse immédiatement. Je me suis sentie attirée, une attirance presque souterraine, vers chez moi à Los Angeles. Pourquoi ? si papa rentrait, c’est là qu’il serait. »

Jennifer écrit aussi : « La peine de perdre mon père est revenue en vagues au fil des années, comme pour la plupart des gens. Son amour et sa dévotion en tant que père m’ont donné ma relation la plus étroite, la plus intime. Papa, le temps passé ensemble, est toujours dans mon être. Lorsque que je pense à lui, les souvenirs eux-mêmes semblent se ramener à certaines « essences de papa ». Mes mots, par leur nature, sont limités. Maintenant, papa est infini. »

Aussi en 2011, Jennifer parle de sa décision de donner à son fils le nom de son père. Elle explique au journal Daily Mail : « Lorsque j’ai su que j’étais enceinte d’un petit garçon il y a quatre ans, un ami m’a suggéré de l’appeler Cary mais j’ai d’abord résisté. Il n’y avait qu’un seul Cary Grant. Mais une semaine avant mon accouchement, je me suis dit qu’il serait merveilleux qu’il fasse perdurer le nom. Et de toutes manières, pour moi, mon père n’était pas Cary. Il était papa. »

Sur son enfant, Jennifer ajoute : « Presque depuis le début, j’ai vu des caractéristiques familières chez mon fils. Par exemple, il est drôle et il l’est depuis le début. Comme son grand-père, il a le sens de l’humour. Personne n’a un sens du comique comme papa. Les demandent si quiconque peut un jour se mesurer à lui. »

Dans cet entretien, Jennifer aborde aussi la question de la sexualité de son père, une chose sur laquelle il persiste des rumeurs. Mais la fille de Grant tente de mettre fin aux spéculations en disant « Est-ce que papa était homosexuel ? Mon instinct était [qu’il était] hétérosexuel. Peut-être que sa nature marginale associée à sa grâce l’ont rendu plus difficile à catégoriser. Peut-être qu’il avait ce que Virginia Wolf décrivait comme un « esprit androgyne ». Je suis certaine qu’il flirtait parfois avec des hommes. »

Jennifer continue : « Mais par-dessus tout, [mon papa] était sensible et protégeait ceux qu’il aimait – [et], heureusement pour moi, personne plus que moi. Lorsqu’il est décédé, j’ai eu un fardeau supplémentaire : tout le monde était au courant de mon deuil. Les gens m’arrêtaient sans arrêt avec leurs souvenirs de papa, ce qui lui donnait une sorte d’immortalité. Mais c’était difficile au début. Le livre a été une manière de tourner la page. »

Cannon fuit aussi interviewée par le journal Daily Mail et apporte ses souvenirs de Grant. Elle déclare : « Bien qu’être père le rendait extrêmement heureux, il avait aussi peur car cela lui remémorait son enfance. Lorsqu’il avait dix ans, on lui a dit que sa mère était morte mais en fait son père l’avait faite interner pour pouvoir continuer à courir après les femmes…. Les choses devinrent polies, presque froides, entre nous. »

Et concernant les rumeurs sur la sexualité de Grant, Cannon explique : « J’étais au lit avec lui la plupart du temps, je ne m’en suis donc pas rendu compte. Je ne sais pas ce qu’il faisait avant moi ou a fait après moi, mais je sais qu’il n’y a jamais eu d’autre femme ni d’autre homme dans notre relation. Et il avait tellement d’énergie et de vie que les hommes, les femmes, les enfants… tout le monde était simplement attiré vers lui. Jennifer a une théorie [selon laquelle] Cary aimait les rumeurs car elles donnaient envie aux femmes de prouver qu’elles étaient fausses, mais je ne sais pas. »

Jennifer a aussi eu un autre enfant, une fille nommée Davian Adele Grant, en 2011. Et elle continue à parler du célèbre grand-père de ses enfants au fil des ans. En 2016, par exemple, elle parle une fois de plus de Grant sur le tapis rouge du TCM Classic Film Festival.

C’est là que Jennifer explique qu’en présentant l’un des films de 1937 de son père, Le Cœur en fête ce soir-là, qu’un journaliste lui demande : « Qu’est-ce que cela vous fait de voir votre papa sur ce grand écran, dans tous ces films ? Qu’est-ce que cela vous fait ? » Jennifer répond : « Vous savez, j’ai toutes sortes de réactions en voyant mon papa – et ma maman – sur un écran. »

L’actrice continue : « Vous savez, mon père a pris sa retraite à ma naissance, je ne l’ai donc pas vu travailler dans ce monde. [Il y a] certaines choses qui sont drôles. Je le vois allumer une cigarette devant les caméras et je me dis « Il ne fumerait pas ! Oh papa, qu’est-ce que tu fais ? Tu ne toucherais jamais une cigarette. Tu haïssais la nicotine ! »

Jennifer ajoute : « Il y a d’autres périodes quand, vous savez, je sentais monter les larmes automatiquement car il est qui il est et il me manque. Et un coup d’œil ou un regard m’atteint. Ça me transperce le cœur. » Peut-être, alors, que ces mots prouvent à quel point Grant était – et est toujours – aimé par sa fille.